Stephen HOWELL était un grand connaisseur de Musique Electronique. Il avait travaillé comme développeur et à la conception de sons pour des gens comme Roland, Korg, Akaï ou Alesis, et avait créé son propre site web (“Hollow Sun” : http://www.hollowsun.com) où il vendait directement ses banques-sons pour Kontakt (L’échantillonneur de chez Native Instruments) et Sampler (Ex-EXS24, l’échantillonneur disponible dans Logic Pro).

Lui et moi étions en bon contact, nos rapports étaient amicaux et je me souviendrai toujours de sa réaction quand je lui avais envoyé les sons enregistrés par la sonde Voyager “Symphonies Of The Planets“, les sons qui viennent de l’Espace… C’était bien avant les sons disponibles sur la pages SoundCloud de la NASA.

La réaction de Steve fut aussi prévisible que je l’avais prévue. Il se mis immédiatement à concevoir une banque pour “Kontakt” qu’il appela “SOTU” (“Sounds Of The Universe“). Cette banque, c’était un peu notre travail en coopération.

Etant donné que j’achetais quasiment tout ce que Steve concevait, je devenais une sorte de “Beta-testeur”, et souvent, mes démos se retrouvaient sur la page SoundCloud de “Hollow Sun” (Elles y sont toujours).

J’avais fait ce “Silent People Who Want To Scream” (“Des Gens Silencieux Qui Veulent Hurler”) à l’époque, donc, où j’avais acheté ses banques-sons qui devenaient à chaque fois, des titres du Talion.

Steve est mort depuis plus de 8 ans, mais ses banques-sons magnifiques, sont toujours présentes dans mon Travail.

Il est depuis quelques jours à l’honneur, car mes connaissances en matières de mastering sont devenues plus précises, et comme Steve et son Travail me manquent, il s’est avéré nécessaire pour moi, de remettre à jour certains projets, comme ce “Silent People Who Want To Scream“.

Titre macabre, sans doute, car quand j’ai Composé ce morceau, la nature des sonorités m’a immédiatement transposé vers quelque chose de sombre, d’inquiétant, et de funeste. Ma Composition est pareille à une rencontre nocturne, avec un (Des) être(s) fantomatique(s). Une entrevue, une visite dans les limbes, à moins que ce soit Eux qui nous rendent visite.

Ces “Gens Silencieux Qui Veulent Crier” sont d’une errance ciblée. Ils ne viennent (Peut-être) que lorsque l’on écoute ce titre. C’est sans doute une question de fréquences, qui forment une sorte de passerelle entre notre monde et le leur. Je ne cherche pas à connaître leurs intentions, elles n’ont aucune influence sur notre monde. Du moins, je l’espère, car vous, ô lecteur de ce texte, avez bien compris que c’est la peur qu’engendre les fantômes qui m’a inspiré. En fait, je pense que Ceux qui ne sont plus visibles dans notre monde, sont parfois proches de nous, et qu’ils nous protègent même, quand il leur est possible de le faire.

Mais, voyez-vous… Ça me fascinait de faire quelque chose de macabre. Si d'”Autres” existent, Ailleurs, ils ne sont peut-être pas forcément armés de bonnes intentions. Et c’est là que lorsque vous écoutez ce titre, et que vous ouvrez les yeux dans l’obscurité, vous pouvez distinguer nettement leur visage, à quelques centimètres du vôtre, vous fixant intensément… Vison horrifique et troublante.

Petite intrusion vers la fin de la vidéo, d’une photographie célèbre d’apparition fantomatique… La belle-mère sur le siège arrière. En même temps, une belle-mère, à l’avant… C’est contestable et pas forcément commode.

Techniquement, outre les sons de Stephen, on peut entendre ma voix enregistrée dans certaines pistes, comme des “Voix hantées” de manière acapella, puis le final de ce titre, avec quelque chose de lugubre, de mourant, de condamné peut-être…

Avec la mort de Steve et les années qui ont passées, je me demande si ce titre n’est pas en quelque sorte, un testament. Un legs du Talion à Steve, et une pensée de Steve au Talion. Lui est sans doute de l’autre côté, et j’avoue qu’il m’arrive de sentir sa présence depuis que je retravaille ce titre. Normal me direz-vous. Oui, mais certaines choses restent difficiles à expliquer, et ce sentiment en fait partie. Croyez-moi, j’ai vu la mort il y a quelques années. Elle a emmené quelqu’un qui m’était Très Cher. Et j’ai senti cette “Absence”, quelques instants après la mort. Rien de visuel, pas de “Corps flottant”, pas “D’âme qui quitte le corps physique”, non. Quelque chose d’aussi palpable que ne l’était ce lit d’hôpital, mais d’impossible à expliquer. Quand ce corps s’est éteint, quelque chose en est sorti. Quelque chose qui a déménagé. C’est une absolue vérité pour moi. Mais, je m’égard sans doute, et je suis trop honnête pour effacer ce que je viens d’écrire…

Voilà donc un petit exercice de Composition à la mémoire de Stephen “Steve” HOWELL.